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Le streaming et sa drôle de petite chanson (qui sonne faux)

Le streaming et sa drôle de petite chanson (qui sonne faux)

Depuis la déclaration de Thom York et Nigel Godrich au sujet de Spotify et des faibles revenus qu'il génère pour les artistes de "drôles" d'articles très (trop ?) en faveur de la plateforme de streaming. Articles sponsorisés, opération de nettoyage, désinformation ou réelle mise au point ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette déclaration du chanteur et du producteur de Radiohead entraine quelques réactions dont on peut se méfier quant à la franchise de leurs motivations.

La pire c'est sur Rue89 ou un soi-disant musicien du nom de "Romain Delassus" qui titre "Thom York tape sur Spotify : un procès injuste et de mauvaise foi" ! (http://www.rue89.com/rue89-culture/2013/07/17/thom-yorke-tape-spotify-proces-injuste-mauvaise-foi-244316)

Il est clair que ce "Romain le musicien" est un parfait inculte en économie de la musique numérique. Selon lui donc, les Majors cause de bien des mots (jusque-là ça va) ont considérablement arrangé les choses ! Ah bon ? Quelles choses (La riposte graduée de la HADOPI) ? 

Juste avant, ce même petit soldat de la communication de crise nous parle de "La question de la répartition de la valeur entre celui qui investit (l’actionnaire) et celui qui crée (l’artiste) a toujours été extrêmement polémique". 

Donc je vais résumer la pensée de ce génie de l'analyse : "si des actionnaires qui investissent depuis des années à perte dans un modèle (le streaming musical) il est normal que la réelle valeur de ce modèle (la musique et l'artiste) ne touche rien ou presque rien (0,004 euros par écoute gratuite. le chiffre 100 000 écoutes rapportera donc la fabuleuse somme de 400 euros à ses auteurs et producteurs !).

Spotify n'est pas un distributeur mais une startup de détournement de la valeur de la musique

Toujours selon ce même auteur de Rue89, Spotify ne ferait que son métier de distributeur de musique et il ne garderait que 30% des revenus générés. Sauf que l'essentiel des écoutes sur Spotify se fait sur les comptes gratuits et que les artistes n'ont nul besoin de lui pour se faire écouter de la sorte.

Internet offre depuis longtemps de nombreux moyens pour cela et il existe aussi des entreprises telles SoundCloud, Bandcamp... qui n'affirment pas sauver l'industrie musicale et offre néanmoins de nombreux outils aux créateurs et artistes pour valoriser leur travail en indépendance.

Spotify, super système pour les indépendants selon Rue89 !?

Oui ce journaliste de Rue89 s'émerveille à nouveau de Spotify et de l'énorme chance qu'il donne aux artistes indépendants de se faire écouter. Sauf qu'un groupe inconnu ou presque sera noyé en fond de liste et son nombre d'écoute aura bien du mal à lui payer autre chose qu'un café (1 café à 1,50 euros = 375 écoutes Spotify, je ne vous dis pas la bière ;-).

Bref Spotify ne peut rien pour les artistes indépendants surtout que ses principaux actionnaires sont des Majors.

Un dernier paragraphe au sommet "foutage" de gueule

Selon le journaliste de Rue89, pour son finale héroïque, il supplie Thom York de revenir sur ses paroles et d'évangéliser ses fans afin qu'ils prennent tous un abonnement payant sur Spotify. Parce-que Spotify a soi-disant permis en 2012 de stabiliser l'économie de la musique en 2012 (on croit rêver...).

Il faut dire que l'auteur trouve que la musique en streaming c'est le top ! Et oui le fichier ne nous appartient pas (pas de fichier pas de partage), il faut obligatoirement être connecté pour en profiter (La NSA appréciera) et si l'on arrête de payer, fini la discothèque et les playlists.

Bref vous l'aurez compris nous ne partageons pas du tout l'avis de cet article de Rue89.

Plus mesurée : "virginieberger.com", mais très fan quand même !

Sous le titre "Comment Spotify pourrait aider les nouveaux artistes à gagner leur vie ? (http://virginieberger.com/2013/07/comment-spotify-pourrait-aider-les-nouveaux-artistes-a-gagner-leur-vie/" Virginie Berger souligne que Spotify n'est vraisemblablement pas un bon système pour les nouveaux artistes, mais que le problème est moins grave pour les grands groupes et les notoriétés de la musique parce qu'ils ont ou gagne déjà beaucoup d'argent ?!? Drôle de logique.

Bref pour elle il faut y croire ! Oui vous allez voir, jeunes artistes, Pink Floyd en devenir ; Spotify, Deezer, Rdio et les autres vont vous amener des milliers, des centaines de milliers de fans qui vous écouterons des dizaines, des centaines de fois de fois.

Non Spotify Deezer Rdio et consorts ne sont là que pour protéger les catalogues des majors en transformant la "propriété" en "accès" le "physique" en "cloud" et votre "liberté" en "fil à la patte", quant aux créateurs de ces plateformes, voici les véritables gagnants (financièrement parlant) du streaming musical ; quoi de plus normal pour les sauveurs de l'industrie musicale.

Et on apprend que la Norvège se passe d'HADOPI grâce au streaming et à Spotify !

Ça c'est aujourd'hui (18 juillet 2013), plusieurs articles donnent des chiffres comme quoi le piratage aurait formidablement reculé depuis l'avènement de Spotify et que ces peuples du nord (Suède comprise) ont fait le bon choix, eux, éduqués en somme, et responsables ; ils ont choisi le Streaming ! C'est la solution !

Curieuse cette avalanche de bonnes nouvelles venus du nord, terre de Spotify (communication de crise ?), et de chiffres (d'où sortent-ils ? Pourquoi maintenant ? Un hasard ? ) que tout le monde reprends sans se poser de question sur l'étrange concomitance.

Virginie Berger termine malgré tout par une phrase à retenir et à méditer :

"En réalité, j’ai l’impression qu’il est plus important que jamais pour les artistes de se positionner et justement de réfléchir à comment le streaming pourrait mieux les servir. Ils doivent travailler directement avec les services digitaux plutôt que de laisser les labels et éditeurs s’en charger."

Oui, en règle générale dans la vie, il ne faut pas déléguer ses droits sous peine de se les voir soufflés, oui les indépendants devraient se réunir pour négocier leurs droits, oui les indépendants peuvent s'auto distribuer en montant leur propre plateforme de streaming en coopérative.

Pour cela il faut cesser de croire au Père Noël ou alors autant jouer au Loto et s'en remettre aux détourneurs de valeur de la musique. 


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Tags : Polémique, Streaming musical, Promotion musicale, Spotify, Streaming, Rue89, Thom York, Nigel Godrich


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